Le bateau pirate

 

La Galerie photos:

 

 

Kervigen. L’épave ressurgit et les souvenirs aussi (Article Télégramme).
28 août 2010
/ Tangi Kerhoas /

Les restes de l’épave Penn Sardin réapparaissent grâce aux courants et aux grandes marées, à Kervigen. À 88 ans, Thomas Briand est la mémoire vivante de Kervigen. Lui qui a toujours vécu dans la ferme qui surplombe la plage, il se souvient encore de l’histoire peu banale de l’épave qui ressurgit parfois à Kervigen. Au gré des marées et des courants, il est possible d’apercevoir l’épave d’un bateau sur la plage de Kervigen à Plomodiern. C’est le cas cet été depuis quelques semaines. Mais d’où vient-il? Depuis combien de temps est-il là? Comment s’est-il échoué sur cette plage? Autant de questions que se posent plagistes, promeneurs et curieux passant par Kervigen. Pour avoir la réponse, il faut remonter à la ferme qui surplombe la plage, où habite Thomas Briand, agriculteur retraité, un des derniers à se souvenir de l’histoire de cette épave.
«Dans les années 50»
«Je ne me rappelle pas exactement quand est arrivé ce bateau-là, mais c’était dans l’après-guerre, les années 50 peut-être, raconte Thomas Briand. On ne voit pas tout le temps l’épave, elle apparaît grâce aux grandes marées et aux courants, puis le sable vient la recouvrir de nouveau, petit à petit», continue-t-il. Des bateaux comme celui-ci, Thomas Briand estimequ’il en est bien arrivé une demi-douzaine sur sa plage et peut-être plus encore derrière la pointe, côté Sainte-Anne-La-Palud.
Pour faire du feu
Mais comment autant de bateaux ont pu s’échouer au fond de la baie de Douarnenez, dans des eaux réputées calmes et faciles? Thomas Briand explique: «C’était pour faire du feu. Ici sur la côte, il n’y a pas beaucoup de bois. Mais les agriculteurs en avaient besoin pour faire cuire les betteraves et les pommes de terre pour nourrir leurs cochons», explique-t-il. La solution la moins onéreuse était alors de racheter les vieux bateaux des pêcheurs douarnenistes pour en récupérer le bois. «Au lieu d’aller faire du bois au Nevet ou au bois du Duc, certains ici rachetaient des bateaux. Le problème, c’est que ce bateau a été lancé au mauvais endroit», se souvient Thomas Briand.
Sur la mauvaise plage
Ce bateau, le dernier à s’être échoué à Kervigen, devait en fait arriver de l’autre côté de la pointe, mais les pêcheurs se sont trompés. «Ils tiraient le bateau jusque dans le courant, à marée haute, puis le lançaient de travers dans les vagues pour qu’il vienne se déposer le plus haut possible et ne puisse repartir. Cette fois-là, ils se sont trompés de plage!», sourit Thomas Briand. «Du coup, il était trop loin de l’exploitation de celui qui l’avait acheté, un Plonévézien. Il est venu prendre un peu de bois dessus et a laissé le reste sur la plage», se remémore Thomas Briand. Depuis le bateau est resté vieillir sur la plage jusqu’à ce que les éléments se chargent d’effacer sa trace. Mais coriace, l’épave Penn Sardin revient de temps à autre se rappeler aux bons souvenirs des habitués de la plage.

 

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *